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Conseils de dermatologues, avis d'experts, vidéos, découvrez tout ce que vous devez savoir pour une peau saine et éclatante de beauté.

Tout savoir sur la cicatrisation - Vos questions / Nos réponses

Tout savoir sur la cicatrisation - Vos questions / Nos réponses

Conseils de dermatologues, avis d'experts, vidéos, découvrez tout ce que vous devez savoir pour une peau saine et éclatante de beauté.

Ce contenu vous est proposé par :

 

Dr le Guyadec
Dermatologue à l’hôpital Percy – CLAMART (92)

Vous voulez tout savoir sur la cicatrisation? Vous avez de nombreuses questions sur le processus de cicatrisation, voici les réponses de notre expert.

 

Sommes nous tous égaux face à la cicatrisation?

Non, la cicatrisation est propre à chacun du fait d'inégalités individuelles multifactorielles :

L’âge est un premier paramètre avec un avantage aux âges « extrêmes », propices à une meilleure cicatrisation. En effet la peau du petit enfant et du sujet âgé cicatrisent mieux que celle des âges intermédiaires.
Les facteurs génétiques: il existe des « cicatriseurs » rapides et des « cicatriseurs » lents ; les peaux noires et asiatiques sont exposées à un risque accru d'hyperpigmentation post-inflammatoire et de cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes
La localisation: comme par exemple le « V » thoracique qui expose à des risques de cicatrices hypertrophiques
D’autres facteurs: retardent la cicatrisation comme le diabète, la malnutrition, l’obésité, le tabagisme, le stress, les défauts vasculaires, les traitements médicamenteux, etc.)
Ce retard de cicatrisation peut toutefois être minoré par un accompagnement cicatriciel adapté :

Un bon geste chirurgical de départ (si chirurgie)
Une bonne prise en charge de la cicatrisation dès ses premiers instants
Des massages pétrissage de la zone cicatricielle
Une photo-protection
Puis enfin la gestion des anomalies cicatricielles, s’il y en a.


Une plaie guérit-elle plus vite à l'air libre ?

La présence d’une croûte signifie que la plaie est mal hydratée et mettra plus de temps à cicatriser ou laissera des marques, surtout si cette croûte est arrachée. D’ailleurs, le liquide présent naturellement dans les plaies contribue à la cicatrisation.

Il y a deux choses importantes à respecter :

Garder un milieu humide, dans lequel les acteurs et les facteurs de la cicatrisation vont agir.
Respecter le microbiome (ensemble des bonnes bactéries présentes sur la peau), car son rôle est très important dans le processus de cicatrisation.
L’application d’une crème permet de maintenir le milieu humide ou de faire tomber la croûte qui constitue un vrai piège à microbes !

 

Une plaie doit-elle être toujours désinfectée ?   

En principe, s’il s‘agit d’une plaie simple et superficielle (ex : éraflure), les recommandations actuelles préconisent de nettoyer les plaies mineures à l’eau et au savon et de ne pas y appliquer d’antiseptiques et/ou antibiotiques qui pourraient ralentir le processus de cicatrisation

 

Dois-je mettre un pansement sur ma cicatrice ?

Appliquer un pansement uniquement si la plaie risque d’être souillée ou sujette à des frottements répétés. Si la plaie est plus profonde, qu’elle saigne ou suinte, il est possible d’appliquer un pansement, mais il est important d’en informer votre médecin.

 

Puis-je me baigner durant la cicatrisation ?

Même si des protections sont possibles, évitez les bains en mer et en piscine ainsi que tous les bains immergeant la plaie de façon prolongée. Privilégiez les douches pour les plaies et les cicatrices récentes. Au moindre doute, consultez votre médecin.

 

A partir de quand puis-je appliquer une crème sur ma cicatrice ?

Dès que la plaie est refermée, les fils retirés et qu’il n’y a pas de saignement ni suintement, il est possible et conseillé d’appliquer une crème cicatrisante adaptée sur une peau préalablement nettoyée.

 

Est-ce normal si ma cicatrice est douloureuse ou me démange ?

Il est fréquent que la zone cicatricielle puisse démanger, surtout au début même si ce n’est pas systématique. Des sensations d’inconfort ou de tension peuvent également faire partie des suites « habituelles » mais des douleurs prononcées et prolongées sont rares. Au moindre doute, il est vivement conseillé de consulter un médecin. Une cicatrice hypertrophique sera traitée au départ par des pansements au silicone et/ou de la compression. Après un an, on peut éventuellement envisager des injections intra-lésionnelles de corticoïdes

 

Pourquoi dois-je masser ma cicatrice ?

Il est nécessaire de masser la zone fragilisée à l’aide d’une crème grasse ou d’une huile afin d’assouplir la peau et d’éviter au maximum les marques cutanées définitives. Tant que la zone est rouge, cela signifie que le processus de cicatrisation est toujours en cours et que les massages quotidiens sont indispensables.

 

Combien de temps dois-je attendre pour m’exposer au soleil ?

Évitez au maximum la moindre exposition au soleil de la zone concernée pendant 6 mois. Dans tous les cas, une protection solaire indice 50+ doit être appliquée au minimum durant 1 an suivant le début de la cicatrisation. Les UV peuvent colorer les cicatrices récentes de manière irréversible.

 

Que puis-je faire si la cicatrice me gêne sur le plan esthétique?

Selon la gravité de la lésion initiale, on peut parfois garder une cicatrice à vie. Pour plusieurs raisons, celle-ci peut être gênante esthétiquement et amène à consulter des spécialistes en fonction des raisons de la gêne :

La forme :

Hypertrophique : régressent souvent seules ; d’où l’intérêt de la compression et du massage),
Chéloïde « en pince de crabe » : souvent sur un terrain génétique prédisposé et difficiles à prendre en charge
Atrophique (défaut d’épaisseur) : massages/pétrissages, traitement aux lasers fractionnés non ablatifs qui stimulent un remodelage dermique


La couleur:

Hypochromie: souvent transitoire et qui disparait après exposition au soleil 
Érythème et télangiectasies: améliorés par les lasers vasculaires
Hyperpigmentation: plus fréquente chez les patients ayant une peau noire ou asiatique, même s’ils appliquent une bonne photoprotection. Il est possible d’essayer avec prudence des dermocorticoïdes forts avec ou sans hydroquinone.

 

[1] (AMICI J.M et al. (2016) « How to optimize scarring in dermatologic surgery? » Annales de Dermatologie et de Vénéréologie Volume 143, n° S2 pages 20-2